Jean-Paul Paddack, directeur exécutif au WWF International, témoigne de sa collaboration avec Perennium. Une interaction née il y a quelques années au sein de la plus grande Fondation environnementale d’Afrique. Pourquoi avoir fait le choix de professionnaliser la politique d’investissement d’une telle institution et avec quels résultats ? Interview.
À quelle occasion avez-vous travaillé avec Perennium et pourquoi ?
(Jean-Paul Paddack): J’ai rencontré Arnaud Apffel à Genève et ensuite dans le cadre d’une mission que je menais à Madagascar, au sein de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM). J’étais alors membre du Conseil d’administration de cette institution créée par l’Etat malagasy, le WWF et Conservation International. J’ai participé au recrutement d’Arnaud Apffel, directeur de Perennium, comme conseiller financier. Le fait qu’il soit un professionnel de la gestion d’actifs, ayant travaillé dans le monde de la finance durant des décennies, fait de lui un atout majeur. Mais avant tout il a choisi, en fondant Perennium, de terminer sa carrière de financier en se consacrant à des œuvres sociales et environnementales, tout en valorisant ses compétences professionnelles. Effectivement, je travaille avec Arnaud depuis plusieurs années et connais son intérêt profond ainsi que de sa conviction personnelle en les causes des Fondations qu’il appuie.
Perennium ne se limite pas à l’unique rôle de conseiller financier, il est un conseiller pour le bien de la Fondation, cherchant à protéger ses intérêts. Les institutions caritatives ont beaucoup à gagner avec des services comme ceux qu’il offre.
En guise d’exemple, qu’avez-vous mis en place avec les conseils de Perennium ?
(JPP): La FAPBM a toujours cherché à faire les choses en poursuivant l’excellence. Que ce soit en adhérant aux meilleures pratiques de la place ou en essayant d’être à la pointe dans tout ce que nous faisons, aussi en termes de stratégies d’investissement. Sous les conseils avisés du Comité d’investissements de la Fondation ainsi que de Perennium, nous avions décidé d’innover et avions été parmi les premiers, si ce n’est la première Fondation environnementale dans le monde, à placer une partie significative de notre portefeuille dans l’impact investing. Aujourd’hui la FAPBM est non seulement la plus grande Fondation environnementale d’Afrique avec plus de 70 millions d’Euros dans son capital mais aussi celle ayant eu la plus grande croissance en douze ans d’existence. Une quête vers l’excellence que la FAPBM mène toujours aux côtés de Perennium.
Les institutions caritatives collaborent-elles souvent avec un conseiller financier ?
(JPP): De mon expérience je pense pouvoir dire que ce n’est pas fréquent. Toutes les institutions caritatives ne recourent pas à la professionnalisation de leur politique d’investissement, bien qu’il semble que cette tendance soit en augmentation. Cependant je dirais qu’en règle générale, lorsqu’une Fondation se crée, les questions de stratégie d’investissement sont souvent sous-estimées par rapport à d’autres sujets d’apparence plus évidents, par exemple l’identification des membres du conseil d’administration. Ce qui peut paraître comme un non-sens car la raison première d’une institution caritative dotée en capital est la bonne gestion de ses fonds.
Selon vous pourquoi les Fondations ne sont-elles pas plus focalisées sur leur politique d’investissement ?
(JPP): Ne faisons tout de même pas trop de généralités… Selon mon expérience à la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar, il y avait simplement un manque de connaissance spécifique du conseil d’administration. Loin d’avoir aucune compétence, nous étions d’ailleurs accompagnés par un ancien Ministre des finances ainsi que des banquiers et des économistes, mais le métier de conseiller financier est très technique et s’exerce dans un monde en constante évolution. Afin de comprendre le monde de l’investissement, il faut avoir travaillé dans cet environnement, être un spécialiste, un technicien. Sans Perennium à nos côtés nous n’étions pas en mesure d’avoir de bons réflexes et n’avions certainement pas une compréhension totale de l’ensemble de nos besoins.
Arnaud est un très bon pédagogue qui conseille les Fondations afin de respecter les objectifs qu’elles se sont fixées, les éclairant sur les pratiques d’autres institutions du milieu et analysant les évolutions du marché afin de tenir une ligne directrice.